- in Blog by Obi RAUFFET
Le Mythe des Aliments Malsains : Pourquoi la Salade Ruine Votre Diète
Il y a quelques jours, je suis tombé sur une des meilleures vidéos YouTube traitant de l’alimentation.
Et le plus surprenant, c’est qu’elle ne parle quasiment pas de nutrition, mais plutôt de psychologie.
Et c’est justement pour ça que c’est l’une des meilleures vidéos sur le sujet.
Effectivement, elle soulève un élément souvent très négligé en nutrition : notre liberté de choisir ce que l’on mange.
Êtes vous un rat de laboratoire dont l’alimentation est strictement imposée ? À savoir, vos deux seuls choix sont ils :
- Manger les aliments qui vous sont imposés (et seulement ça)
- Ne pas manger du tout
Bien sur que non (ou alors c’est inquiétant, un rat de laboratoire qui sait lire, ça fait peur).
En effet, nous sommes humains. Et au final, nous choisissons nous même ce que l’on mange, heureusement.
Par exemple, même si l’on “doit” manger une salade, on peut choisir de manger un burger à la place.
De là, un constat se dresse : suivre une diète est plus dur que d’en créer (ou d’en trouver) une.
Note : Le mot diète est utilisé dans cet article avec la définition ”Régime alimentaire particulier”. En fait, votre diète, c’est votre façon de manger, à vous. Ca peut être précis (Un régime connu) ou général (“Manger sainement”). |
Et vous avez beau avoir la meilleure diète sur le papier, si vous ne la suivez pas, elle ne sert à rien (et elle devient même une source de stress et de culpabilité).
Que votre objectif soit la perte de poids durable (sans reprise de poids) ou/et un mode de vie sain, il y a deux règles absolues :
- Votre alimentation doit être équilibrée (ça c’est la partie nutrition)
- Vous devez pouvoir adopter et conserver cette diète à vie (c’est la partie psychologique)
Les deux sont indispensables.
“La meilleure diète, c’est celle à laquelle on peut se tenir”
Et c’est prouvé : voir l’étude
Oui mais voilà, le problème c’est que trouver une diète à laquelle on peut se tenir sans frustration c’est compliqué…
“Ce qui est bon au goût n’est pas sain, ce qui est fade est bon pour mon corps. Ça rend fou !”
Je pensais ça aussi au début …
Pourtant, je commettais deux erreurs :
- Je ne cuisinais pas (forcément, les brocolis à l’eau, c’est pas ouf)
- Je stigmatisais certains aliments (sucre, pizza et burger = satan) … et craquais systématiquement dessus
Pour le problème de la cuisine, il suffit de s’y mettre petit à petit. Il faut tester des recettes puis adopter celles vous plaises. Je vous conseille pour ça mon Instagram de recettes : @saindelicieux
Pour la deuxième erreur, c’est justement le sujet de cet article.
Pour les anglophones, je vous laisse la vidéo (excellente). Pour les non-anglophones, pas de panique ! Je reprends tous les points juste en dessous 😉
Aliments sains VS. Aliments malsains
Quand on parle de nourriture, c’est généralement un absolu : il y a d’un côté les aliments sains, et de l’autre les aliments malsains.
D’un côté les aliments bons pour votre ligne, de l’autre les aliments grossissants à éviter à tout prix.
- La salade est bonne pour vous.
- Le sucre va vous tuer (et vous rendre gros avant ça).
Mais … est-ce réellement si simple ?
Il y a t-il réellement ces deux extrêmes, sans nuances. Bon ou mauvais, noir ou blanc … et c’est tout ?
Le doute est permis.
En fait, il s’agit d’une simplification extrême due à plusieurs facteurs :
- Il est plus agréable de croire qu’un aliment est bon ou mauvais en soit plutôt que “ça dépend du contexte” (ça nous demande moins d’efforts)
- Cette simplification est utile d’un point de vue communication et marketing, et donc massivement utilisée (par les régimes, les produits alimentaires, les vulgarisateurs etc.)
On se retrouve donc baigné dans cette croyance de “bon contre le mauvais”.
Exemple : Une publication Instagram de ce type : "✔ Salade ✔ Avoine ✔ Pomme ❌ Burger ❌ Pizza" Sera souvent plus claire, et donc plus appréciée que : “Vous pouvez manger une pizza de temps en temps si votre diète est globalement équilibrée 🍕” En effet, lorsqu'on lit la deuxième publication, on se pose encore plein de questions : - De temps en temps c'est quelle fréquence ? - C'est quoi une diète globalement équilibrée ? - Une pizza entière ou seulement une part ? - Etc. Il est donc plus rassurant de croire la première publication.
Et comme on préfère ce schéma de pensé, le marketing l’utilise !
Ce qui renforce encore notre croyance de bon contre le mauvais.
Exemple : Croyances populaires (simplifiées) : ❌Sucre ❌Lactose ❌ Gluten ✔ Protéines ✔ Fibres ✔ Fruits Arguments marketing : ❌ : Produits "sans" (sucre / lactose / gluten etc.) ✔ : Produits "riches en -ou source de- " (protéines / fibres / fruits etc.)
Or, ce n’est pas parce qu’un aliment est « sans » ou « riche en » qu’il est nécessairement sain (par exemple les amandes d’abricots amères sont naturelles, riches en protéines et en fibres …. mais peuvent vous tuer).
Mais il est plus simple de croire que c’est le cas …
Ainsi, cette classification « bon aliment » ou « mauvais aliment », bien que ultra simplifiée, est globalement admise.
Mais cette classification (simplifiée, donc « fausse ») devient pour beaucoup une limitation … une source de stress et d’anxiété.
“Tout comme notre alimentation moderne est devenue de plus en plus malsaine, notre rapport à l’alimentation l’est devenu tout autant”
Matt D’Avella, https://www.youtube.com/watch?v=YBwWdOJcQTY
La conséquence psychologique
La nourriture peut être une source de plaisir, de joie et permet de réunir les gens.
Pensez à une bonne part de pizza ou au repas de Noël partagé avec vos proches.
Mais la nourriture peut aussi être une source de honte, de culpabilité et de remords …
Beaucoup de gens en souffrent, mais peu en parlent.
Par peur d’être jugé, d’être considéré comme faible …
Pourtant, vous n’êtes pas seul.
Et je suis bien placé pour en parler, puisque j’aide les gens à en finir avec le grignotage.
Oui, pour beaucoup, la nourriture est une source d’anxiété.
Cette peur de ruiner ses progrès à chaque sortie, à chaque weekend en famille, à chaque passage au supermarché …
Cette angoisse est la conséquence directe de la classification “sain / malsain”.
En effet, quand l’on qualifie un aliment de sain ou de malsain, on place sur lui une moralité. Une étiquette “bon” ou “mauvais”.
- Aliments “sains” = bon
- Aliments “malsains” = mauvais
Or, placer une moralité sur les aliments les lie directement à nos émotions.
Ainsi, si pour vous « salade = bien » et « pizza = mauvais« , vous allez vous sentir fier en mangeant une salade, mais honteux en mangeant une pizza.
La conséquence de ça est qu’il devient pour vous impossible d’apprécier pleinement la pizza sans vous dire “Je suis nul, je ne devrais pas faire ça, je fous tout en l’air”.
Des remords, souvent accompagnés du fameux « foutu pour foutu » … et des excès qu’il entraîne.
Placer une moralité sur les aliments, c’est se condamner à une relation malsaine avec la nourriture, qui devient alors source de sentiments négatifs.
Note : En plus de développer une anxiété envers les aliments « malsains », vous risquez de les désirer de plus en plus. Les aliments interdits sont attirants ! (Pensez-y, sur quoi craquez vous ? Des aliments « bons » ou « mauvais » ?) C’est la restriction cognitive, la peur de manquer. |
Alors, que faire ?
Mais alors, que faut-il faire ?
Faut-il manger n’importe quoi, n’importe comment ?
Répondre à un extrême par un autre extrême est dangereux. Et manger n’importe quoi n’est pas sans risque pour votre santé et votre poids …
Je serais fou de vous dire de manger autant de sucre que vous voulez si vous y êtes accro …
Mais je le serais tout autant de vous blâmer pour cette consommation.
En effet, il ne faut pas placer de moralité sur les aliments.
En fait, il y a une phrase dans la vidéo qui résume parfaitement la situation :
“La plupart du temps, ne mangez pas comme un con. Mais quand vous mangez comme un con … ne vous traitez pas comme un con”
Jordan Syatt, https://www.youtube.com/watch?v=YBwWdOJcQTY
Maintenant, je sais bien que c’est plus facile à dire qu’à faire.
Quand on a stigmatisé pendant des mois -voir des années- certains aliments, il est difficile de se dire “C’est bon, je peux le manger, sans conséquence sur mon poids et/ou ma santé”.
Alors pour vous aider, j’ai deux choses à vous dire :
- La bonne santé et le poids stable, ça se joue sur le long terme, pas sur un repas
- Déstigmatiser les aliments se fera à votre rythme, avec de la pratique
La diète : un marathon, pas un sprint
“Personne n’est devenu gros en mangeant seulement un donut, de la même façon que personne n’est devenu mince en mangeant seulement une salade”
Jordan Syatt, https://www.youtube.com/watch?v=YBwWdOJcQTY
Si vous voulez des résultats à vie (poids & santé), alors il faut aussi adopter une diète à vie.
Ce n’est pas un régime, c’est un mode de vie.
Je sais que ça peut faire peur, car dans l’imagination de certains “mode de vie sain” = “régime à vie”.
Cette peur est légitime. Mais rassurez-vous, ce n’est pas le cas.
Un régime est un sprint. Un effort intense et ponctuel. Son intensité le rend impossible à tenir sur le long terme (frustration, craquage et abandon).
Mais un mode de vie est un marathon. Pas forcément évident au début, mais naturel une fois que vous avez trouvé votre rythme 😉 (on apprend à manger sainement ET sans frustration pour ne jamais abandonner).
- Votre santé, c’est LA MOYENNE de tout ce que vous faites au fil du temps
Pas seulement sur un repas, une journée, ou même une semaine.
Parce que c’est très important, je le répète : votre diète ne se joue pas sur un repas… Elle se joue sur la moyenne de tous vos repas.
Pour simplifier la chose, une règle est souvent évoquée : 80/20. C'est une règle qui dit "Mangez proprement 80% du temps, ce que vous voulez les 20% restant". Très honnêtement, je n'aime pas cette règle. Car elle est encore connotée "sain vs malsain". De plus, si vous avez envie de salade, faut-il la placer dans les 80% de propre ou dans les 20% de "ce que vous voulez" ? Cette règle est donc rapidement limitée... Mais je dois admettre qu'elle est utile quand on débute.
J’utiliserais plutôt la philosophie suivante :
« Si la majorité de votre diète est variée et brute, alors vous pouvez manger des aliments transformés en toute tranquillité »
Ayez une diète globalement équilibrée, et vous pourrez apprécier un bon burger en toute sérénité.
En pratique
Voyons maintenant comment appliquer ces principes.
Note : En cas d’anorexie, même si cette partie peut vous aider, un suivi médical est nécessaire. Consulter un professionnel n’est pas une honte mais bien une preuve de courage et de détermination. |
Déstigmatiser des aliments ne se fera pas par magie. Cela va demander un effort conscient de votre part.
Mais en échange de cet effort, vous serez libéré de l’anxiété liée à la nourriture.
Pour enlever la moralité des aliments, il y a une phrase à bannir lorsque vous mangez.
- “Je ne devrais pas faire ça !”
JAMAIS vous ne devriez penser ça d’un aliment (sauf pour ce qui est périmé / empoisonné, bien sur).
Manger un burger en se répétant à chaque bouchée “je ne devrais pas faire ça”, c’est dramatique.
- Culpabilité
- Honte
- Mal être
- “Foutu pour foutu” -> Manger à s’en rendre malade
Tout ça à cause d’une croyance : “Je ne devrais pas faire ça !”.
Mais que ce serait-il passé si vous aviez juste apprécié chaque bouchée ?
Après tout, nous venons de voir que votre diète ne se joue pas sur un seul repas …
Pour être moi aussi passé par là, je n’ai pas la prétention de dire que c’est facile.
Les premières fois, vous ne serez pas entièrement convaincu que ce que vous faites est bien …
En effet, vous allez surement quand même culpabiliser et vous en vouloir.
Mais s’il vous plaît, continuez votre effort…
Appréciez chaque bouchée, sans jugement.
À force de pratique, vous y arriverez. Et à ce moment, votre anxiété prendra fin.
“Est-ce que ce burger est bon pour vous? Hum … disons qu’il est délicieux. Et pour ce repas, c’est suffisamment bon, pour moi”
Matt D’Avella, https://www.youtube.com/watch?v=YBwWdOJcQTY
Conclusion
“Les aliments ne sont pas malsains en soi. Ce qui est malsain, c’est notre relation avec ces derniers.”
Dire “je dois manger de la salade, c’est bon pour moi”, c’est pareil que de dire “je ne dois pas manger de burger, c’est mauvais pour moi”.
Placer une moralité sur les aliments rend notre relation avec la nourriture malsaine.
Chose étonnante : Le sens de la moralité n’importe peu. Je connais des gens qui ne mangent pas de fruits parce que “c’est trop sain pour moi” (alors qu’ils aiment ça) …
Peu importe ce que vous mangez, ne portez pas de moralité dessus.
Placer une moralité, que ce soit sur la salade ou sur les burgers, ça ruine votre diète.
Pour dernier rappel :
- Votre diète est la moyenne de tous vos repas. C’est un marathon, pas un sprint
- Mangez le moins transformé possible la plupart du temps, et ne vous souciez pas du reste du temps
- Ne placez JAMAIS de moralité sur un aliment
“La santé mentale est à ne pas négliger. Elle est aussi importante que la santé physique.”
Ah oui, une dernière chose : si cet article vous a plu, partagez-le. Vous pourriez aider plus de proches que vous ne le pensez. Merci 🙏
En finir avec le grignotage !
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